D’après Louis Legrand (1971), le terme de pédagogie différenciée désigne « un effort de diversification méthodologique susceptible de répondre à la diversité des élèves »
Une première réponse : Mettre en place une pédagogie variée et active
Comment ?
- Mettre en place des projets.
- Ne pas rester uniquement sur le mode auditif mais jouer sur le caractère visuel ou par le kinesthésique (laisser manipuler).
- Mettre à la disposition des élèves des démarches et outils différents.
- Varier les formes de travail : en groupe, individuel, collectif en privilégiant l’action.
- Donner du sens aux apprentissages en annonçant ce qui va être fait et si possible pourquoi on le fait et en récapitulant à la fin ce qui a été appris.
- Alterner des temps de recherche et des temps pour installer les automatismes (systématisation).
- Reprendre des apprentissages sous forme rituelle et récurrente : une petite touche quotidienne vaut souvent bien mieux qu’une belle séance hebdomadaire.
Deuxième réponse : Différencier au niveau de la difficulté des exercices
Comment ?
Pour permettre à chacun de progresser, il s’agit :
- de graduer les activités et les exercices
- de donner le même travail en faisant varier les conditions (en proposant des guidages différents).
Il faudra veiller à ce que :
- Tous les élèves aient un noyau minimal d’acquisition.
- Les élèves les plus rapides et les plus avancés puissent trouver du travail à leur niveau.
Travailler la même compétence avec tous les élèves
- Il faut donc admettre qu’à certains moments, tous les élèves d’une même classe n’ont pas une tâche identique à accomplir.
- Il faut préparer les élèves et les familles à cela.
Exemples :
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Une troisième réponse : Un temps de travail différencié
Pour toute nouvelle situation d’apprentissage travailler le plus souvent possible en atelier en formant trois groupes de besoins.
Les différentes évaluations permettent de regrouper les élèves aux besoins identiques.
Ces groupes sont ponctuels et évoluent durant l’année.
- Le groupe vert élargit son activité, en autonomie.
Élèves pour lesquels la compétence de base est rapidement acquise. On leur propose des exercices plus complexes, des recherches sur la même compétence. - le groupe orange atteint l’objectif initialement visé.
Il regroupe les élèves pour lesquels la compétence est en voie d’acquisition. On propose des exercices de renforcement avec des outils d’aide (dictionnaires, exemples, etc.) ou de fiches de rappels. Il s’agit souvent d’une différenciation au niveau du degré de guidage. - Le groupe rouge s‘approche le plus de l’objectif visé avec un guidage fort.
Il regroupe les élèves qui n’ont pas acquis la compétence. On propose un travail en groupe restreint avec présence de l’enseignant. Il s’agira de reprendre l’apprentissage, sous une autre forme, en essayant de repérer exactement ce qui empêche l’acquisition de la compétence.
On profitera de cette structure en groupes de besoin
- Pour différencier au niveau de la difficulté de l’exercice.
- Pour différencier au niveau du degré de guidage (par un outil approprié ou par une présence plus rapprochée de l’enseignant)
- Pour différencier au niveau de la taille du groupe d’apprentissage.
Le but étant que le groupe vert puisse élargir son activité en autonomie, que le groupe orange atteigne l’objectif initialement visé et que le groupe rouge s‘approche le plus de l’objectif visé avec un guidage fort.
Ce dispositif pour différencier et remédier devrait être mis en place quotidiennement au moins deux fois par jour au cycle 3.
Dans les petites classes, on peut réserver une séance de 20 minutes par jour pour la remédiation.
Pour certains élèves en grande difficulté, la différenciation pédagogique ne suffit pas. Prévoir pour eux des temps de travail spécifiques pour les aider à progresser.